ALEX BAG
Exposition du 28 mai au 14 août 2011, migrosmuseum fur gegenwartskunst

Bag articule sa critique sociale avec une précision impressionnante. Elle exprime un profond malaise avec la culture contemporaine. En jouant une multiplicité de rôles différents, elle est la protagoniste de son propre travail artistique, en démontrant une extraordinaire versatilité d’actrice. Le migrosmuseum fur gegenwartskunst est la première institution qui présente un survol exhaustif sur l’oeuvre de cette artiste.

Deux champs d’intérêt s’entrecroisent au centre de la réflexion de Alex Bag:

d’une part, Bag examines les interactions entre la culture d’élite et a culture populaire. De l’autre, elle analyse les caractéristiques structurelles et les lois économiques qui gouvernent le monde.

Nombreuses de ses oeuvres explorent comment les autorités ou les structure autoritaires façonnent les carrières artistiques. « Untitled Fall ’95″ (1995) examine les écoles d’art, « The Van » (2001) parle du marché, « Untitled (Project for thé Whitney Museum) » (2009) et « The Artist’s lie » (1996) analysent comment le neo-libéralisme ait institutionnalisé la pression, sur les artistes, d’innover, réaliser, produire et réussir.

Le cadre formel des vidéos d’Alex Bag décline une multiplicité de formats issus de la culture télévisuelle: documentaires, talk shows, télé-réalités, publicités. Tout est un produit de consommation, tout est marché, tout peut devenir propriété de l’artiste. Bag renverse le flux des images qui rempli le monde télévisuel et le sectionne, en utilisant plusieurs stratégies de de-familiarisation. Elle se transforme portant des costumes, des masques, du maquillage, et elle joue elle-même la plupart de ses rôles. Il ne s’agit pas de performances visant à la ressemblance avec ses sujets. Au contraire, elle cherche d’en accentuer les traits construits, indéfinis. Cet aspect beckettien de de-familiarisation focalise l’attention du spectateur sur le texte, élément central dans le travail de Bag.

Elle écrit le récit de ses propres vidéos en utilisant un langage mimétique à l’expression des shows télévisés, tout en citant de temps en temps des extraits de vraies émissions. Sa technique d’écriture est comparable au travail des auteurs postmodernes qui se donnent à un engagement critique effectuant une érosion des significations par la prévalence de la répétition.

La performance sert premièrement en tant que support scénique au texte. Bag n’utilise pas des scène complexes, ni un élaboré travail de caméra. Son esthétique visuelle est définie par l’immédiat, qui est clairement distinct de l’esthétique de l’artificiel du cinéma Hollywoodien. De production pas chère, l’image vidéo devient portrait intime: d’ailleurs l’essor de la technologie vidéo a été poussé premièrement par l’usage privé.

www.migrosmuseum.ch