éditorial

À George déployée

14 juin 1991: déferlante fuchsia en Suisse. Les femmes en grève envahissent les rues pour rendre encore plus patent le fait que «oui, un homme sur deux est une femme», et qu’on se retrouve fort marri lorsqu’elles se retirent du jeu comme un seul homme…

14 juin 2011:
George prolonge cette énergie toujours vivace constituée d’espoir, de détermination, d’actions originales et de pointes d’ironie en se dotant d’une marraine qui incarne ces valeurs-là. Cette bonne fée qui se penche sur son berceau pour lui prodiguer quelques composantes d’essence de dépassement de bornes, c’est Marie-Claude Martin, rédactrice en cheffe adjointe de l’estimé journal Le Temps. L’élue a répondu présente d’une voix aussi spontanée que passionnée et un brainstorming fluidifié par quelques bulles de champagne a scellé cette pétillante affiliation. Ainsi escortée, George continue sur sa lancée de pourfendeuses d’esprits chagrins, chargée à bloc de force volcanique et de traits d’humour directement inspirés de cette première marraine.

Gageons que ce cocktail sera utile pour faire des persiflages un grand feu de joie, dans la tradition de la rubrique Coup de gueule (p.46), qui héberge dans ce numéro-ci un florilège de railleries, émises il y a trente ans par les opposants à l’inscription de l’égalité entre femmes et hommes dans la Constitution et recyclées, version aigre-douce, par Sarah Kiani.

Dans le même esprit, Prise de langue (p.30), par Stéphanie Pahud, allège le poids de la mauvaise presse de l’étiquette «féministe» et s’amuse des énormités qu’on peut dire à son propos.

Vous reprendrez bien une pinte d’auto-dérision?

George prend le parti de rire et de parler haut et, dans cette perspective, recueille vos voix, empreintes d’une explosive diversité qui questionne les catégories et érode les frontières: dans l’exposition itinérante Elles dépassent les bornes, vous êtes invité-e-s à laisser votre témoignage, entre choix de vie et prise de position. Une invitation introspective à regarder au-delà des apparences pour revenir à soi. Comme Diana qui confie «Je dépasse les bornes quand je cesse d’être attentive à ce qui m’entoure et que je commence à comprendre le tout qui me constitue»…

EXPOSITION «Elles dépassent les bornes»
à Porrentruy, Galerie du Sauvage, du 21 mai au 03 juillet 2011
à Saint-Imier, CCL, du 23 septembre au 30 octobre 2011
à Lausanne, Galerie des Télégraphes, du 10 au 27 novembre 2011

Plus d’infos sur les divers rendez-vous qui ponctueront l’exposition sous georgemag.ch/expo

Laisser un commentaire

  • Archives