terrain de jeu

FASHION FAUX - PAS

Mes chères sœurs, vous qui chaque matin pleurez que vous n’avez plus rien à vous mettre, reprenez-vous:
le vrai malheur, n’est pas d’en arriver là, mais plutôt de porter des accessoires et des vêtements qui en révèlent plus sur vous qu’un psychanalyste véreux. Voici quatre exemples qui vous feront repérer les écueils stylistiques à éviter…


A. Jaqueline, 41 ans
Jaqueline est une garce, et c’est le moindre de ses défauts : le dernier homme qui osa la regarder d’un air possessif finit borgne d’un coup de porte-cigarette. à n’en pas douter, elle n’est pas commode.

Signal n°1, la robe bustier :
le père de Jaqueline avait pour habitude de préférer les bretelles à la ceinture, surtout après un bon repas. Jaqueline détestait son père.
Solution:
entrer en analyse.

Signal n°2, les gants:
Jaqueline ment sur son âge : son visage est tendu comme un tambourin mongol et ses seins feraient pâlir d’envie un dirigeable. Rajeunir ses avants-bras dans un bain de chaux eût été une solution si elle ne s’était endormie ce faisant.
Solution:
assumer ses avants-bras décrépits et récolter des fonds pour les lépreux plutôt.

Signal n°3, le foulard:
porté pour cacher une pomme d’Adam datant d’avant son opération de réassignation sexuelle, il lui donne un air bourgeois décadent.
Solution: se rappeler Isadora Duncan.

Signal n°4, le porte-cigarette:
accessoire ultime du vaniteux passé de mode, il fait passer Jaqueline pour une idiote.
Solution :
arrêter de fumer et prendre des cours de polyphonies bulgares.

B. Henriette, 32 ans
Inutile de connaître intimement Henriette pour voir qu’elle est comptable et que la discipline est sa marotte…

Signal n°1, la ceinture:
preuve irréfutable de son besoin de contrôle excessif. Lorsqu’Henriette perd pied, elle la resserre d’un cran.
Solution : une fine ceinture tressée, plus Jane Goodall que Jeanne d’Arc.

Signal n°2, la robe :
sa longueur évoque un éteignoir à bougie.
Solution: un coup de taille-haie radical au niveau du genou et un lot de blagues apprises par cœur.

Signal n°3, la frange :
au lieu de lui offrir l’air mutin souhaité, elle rend le visage d’Henriette enfantin et pathétique.
Solution : la laisser pousser d’1,8 cm supplémentaires et laisser tomber les chansons pour enfants.

Signal n°4, les chaussures :
ces modèles orthopédiques imperméables à demi-talons trahissent son besoin pathologique d’être rassurée.
Solution : les utiliser pour caler un camion et acheter un extincteur portable.

C. Josée, 9 ans
D’un seul coup d’œil, on attestera du syndrôme de Stockholm qui frappe cette enfant vissée à sa chaise.

Signal n°1, la chaise :
se mouvoir dans une chaise Directoire en treillis de jonc n’est pas facile pour Josée.
Solution : accéder à ses fantasmes cosmétiques : peindre le fauteuil en fluo et lui présenter Philippe Stark.

Signal n°2, les nœuds :
à moins d’être marin au long cours, cette profusion rendrait neurasthénique un sculpteur rococo.
Solution : les remplacer par des boutons-pression et attendre que la nature fasse son travail.

Signal n°3, la robe :
vouloir ressembler à Audrey Hepburn dans cette situation est grotesque.
Solution : teindre cols et manchettes de la robe en noir et rallier un culte gothique.

Signal n°4, les souliers :
rien de pire que l’effet neuf du cuir sans patine : il a une vulgarité très nouveau-riche.
Solution : les faire élimer pour éviter l’effet détestable du jamais-porté.

D. Nelly, 33 ans
Nelly pourrait être qualifiée de tire-pipe si ce mot n’avait pris la connotation qu’on lui connait aujourd’hui ; disons simplement que c’est une dame qui aime attirer les regards des messieurs.

Signal n°1, le chapeau:
à moins d’assister à un match de polo, ce couvre-chef la fera confondre avec un desperado mexicain.
Solution: l’utiliser pour ramasser des pommes.

Signal n°2, les chaussures:
le soulier est coquet et flatte la silhouette, mais Nelly ne va pas à un anniversaire.
Solution: en arracher le noeud, tout en donnant un bon coup de pied au patriarcat.

Signal n°3, les gants:
Madame veut être chic et s’en donne les moyens, mais le gant baille, et les fruits qui l’ornent ne détourneront pas toujours l’attention de cette faute de goût.
Solution: ne les utiliser que pour faire la vaisselle ou accoucher une jument.

Signal n°4, la danse:
Nelly ne se contente pas de son accoutrement, elle danse aussi pour attirer l’attention.
Solution:
rester digne et se souvenir qu’on ne lève les bras plus haut que la poitrine que pour diriger un avion.

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