LES URBAINES
6-7-8 décembre 2013

En trois jours de manifestation haute en couleur et gratuite, Les Urbaines déclinent les genres artistiques pour explorer les nouvelles pratiques culturelles, entre Lausanne et Renens. Voici une sélection George:

Audrey Cavelius (CH, Lausanne)
Abymes: Dispositions d’esprit & Autoportraits
Spectacle en deux opus – 70 minutes, Arsenic
Vendredi 6 décembre / Samedi 7 décembre / Dimanche 8 décembre
La jeune comédienne lausannoise rêve d’une grande série de performances; avec « Abymes », premier prix du concours Premio 2013, elle construit une pièce se déroulant dans un espace de projection de la pensée en grand format, en interaction avec le public. Accompagnés du musicien Christophe Gonet, Cavelius et ses acolytes brassent souvenirs et projections mentales pour les remettre en scène. Les décors se modulent, les rôles s’inversent, la narration devient un expérience sensorielle.

Zhana Ivanova (BG/NL) Flip Sides
Spectacle – 50 minutes, Théâtre Sévelin 36
Vendredi 6 décembre / Samedi 7 décembre
« Flip Sides », comme mit de côté, mais aussi retourné: Zhana Ivanova s’intéresse aux objets devenus marginaux et inutiles de notre société pour réinterpréter les modèles et systèmes qui façonnent notre quotidien. Suivant un protocole strict, l’artiste liste et décrit systématiquement ces objets délaissés, comme si le procédé d’écriture par répétition de Georges Perec se matérialisait sur scène. Les règles que l’on croyait acquises deviennent alors des normes ambiguës et purement construites.

Aurélien Gamboni (CH Genève)
On Balls and Brains (enquête sur nos cerveaux disponibles)
Conférence performance – 60 minutes La Datcha
Vendredi 6 décembre / Samedi 7 décembre
Première représentation d’une scène de magie de l’histoire de la peinture européenne, « L’escamoteur » de Jérôme Bosch sert de point de départ à la conférence-performance de l’artiste genevois Aurélien Gamboni. Alternant les méthodes de l’enquête criminelle, artistique, politique et sociale, sur les traces des personnes liées au destin de ce tableau, Gamboni propose une investigation critique et revisite les modèles du passé pour analyser la crise actuelle du sens.

Nils Amadeus Lange & Friends (CH Bern/ DE)
♥ 4YEO ♥ the secret fragrance of super cute #coca#cola (the artist is a present)
Performance – 40 minutes Arsenic
Vendredi 6 décembre / Samedi 7 décembre / Dimanche 8 décembre
Nils Amadeus Lange ne fait que des performances originales, non annoncées, à chaque fois renouvelées autour de thématiques des cultures populaires, parfois vulgaires, souvent imprévisibles, dans lesquelles les notions de copie et d’original se croisent autant que les genres. Aux côtés du chorégraphe Mathias Ringgenberg, Lange a présenté « Yin Yang » au concours Premio 2012, performance totale de divas Europop et de danseurs transculturels et ultra-contemporains. Nous voilà prévenus.

Ann Liv Young (US) Cinderella
Performance – 120 minutes Arsenic
Vendredi 6 décembre / Samedi 7 décembre
Artiste précoce, inclassable et hyperactive, Ann Liv Young – alias Sherry – s’attaque aux représentations sexuelles dans la Pop Culture. Chaque performance peut dégénérer en un show barré avec une Sherry – son alter ego scénique résolument trash – successivement thérapeute, présentatrice, coach ou démolisseuse. A partir de Cendrillon, classique des frères Grimm, elle nous confronte au pouvoir et à l’aggression d’une femme refusant en vrac: la condition de souillon imposée par le conte, les attentes du public et les interrogations bon teint du spectacle contemporain.

Apostille (UK)
Concert – Le Romandie
Vendredi 6 décembre
Avec Apostille, l’Ecossais Michael Kasparis imbrique une pop ambigüe dans des structures électroniques jouée à la main. Ses titres interprètent les genres et brisent les règles: a cappella chevauchant une electronica improvisée, rapport artiste-public brisé, couplage calypso-punk et tentatives de sourire. Kasparis participe aussi de l’Internationale Lo-Fi en signant sur son label Night School Records des artistes réputés comme la Suédoise Molly Nilsson ou la Californienne Julia Holter.

Prostitutes (US)
Concert – Le Romandie
Samedi 7 décembre
Economie de moyens, éthique brute et synthétisme: face au trop plein émotionnel, James Donadio s’érige en patron de l’anti-pop contemporaine avec son projet radical Prostitutes, où techno et noise se rejoignent en lame de fond, résonnant sur des compositions croisant subtilement les genres. Donadio travaille ses patterns au corps, en limitant les couches sonores, l’esthétique désolée s’esquissant dans la répétition.

Ashkelon (UK)
Concert – Le Romandie
Samedi 7 décembre
Tension hardcore, postures rave et confusions des genres: sous l’étendard Ashkelon (ex- Maria & The Mirrors), les Londoniens Keira Fox et Charlie Feinstein réunissent deux décennies d’une culture subversive, festive et ludique, honnie par les gardiens du bon goût. Leur musique noire (la techno), martiale (les percussions) et fétichiste (le look) constituent un projet hors-normes et fragmenté. Une furie dance.