coup de gueule
Archives fédérales suisses à Berne
En 1981, l’égalité est inscrite dans la Constitution sous la forme suivante :
« L’homme et la femme sont égaux en droits. La loi pourvoit à l’égalité, en particulier dans les domaines de la famille, de l’instruction et du travail. Les hommes et les femmes ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale ».
Le 14 juin 1981, dix ans après l’obtention du droit de vote des femmes au niveau fédéral, le peuple suisse accepte ce texte qui est le contre-projet d’une initiative déposée en 1978. Ce contre-projet qui propose d’intégrer l’égalité dans la Constitution fait débat jusqu’au vote : les associations patronales craignent pour l’avenir du néolibéralisme et du profit fait sur l’exploitation, notamment celle des femmes. Un comité se met en place afin de lutter contre ce qu’il appelle « l’égalitarisme », c’est-à-dire la fâcheuse tendance à vouloir considérer les femmes comme égales aux hommes et qui les conduiraient, à, eh bien… devenir des hommes.
C’est de la place des femmes dont il est question, et pour certains, il est encore bien difficile de l’imaginer hors du foyer. Les arguments contre le droit de vote des femmes semblent vivre une nouvelle vie dans le discours des opposants à l’égalité dans la Constitution : ceux-ci mêlent des arguments du type « danger pour la famille », « masculinisation des femmes », « problèmes psychiques des enfants » et « les femmes sont déjà égales aux hommes ». Des thèmes qui, curieusement, reviennent encore et encore – à peine plus subtilement – dans
les discours d’aujourd’hui des partis conservateurs, notamment l’UDC.
Que se passerait-il si l’égalité était inscrite dans la Constitution?
Morceaux choisis piochés dans les Archives fédérales suisses à Berne.