sur le vif

Qu’on la coupe en tranches

Qu’on la coupe en tranches
Du 11 au 14 juin 2015 au Théâtre de la Poudrière à Neuchâtel

Création collective mise en scène par Lucie Rausis

je – ve – sa 20h30 / di 17h30
Avec: Aurore Jecker, Félicie König, Norina Messer, Thomas Loosli et la précieuse collaboration de Valérie Jenouvrier
Lumière: Gilles Perrenoud / Scénographie: Félicie König
Réservations: 078 656 81 16 ou larimeducrabe@gmail.com

«Il peut se produire tant de choses, on ne sait pas. Des termites rongent les racines d’un arbre, et soudain il s’abat sur vous, ou une branche morte se casse et vous assomme, ou la foudre le frappe, il s’enflamme, le vent active le feu, porte les flammes jusqu’à la chambre des enfants et ils meurent brûlés!
Non, non, non, il y a trop de danger à garder des arbres dans un jardin…»

4 mars 2014, 19h30, Bleu Café, Neuchâtel: bières, salades, stylo, papier… Après le succès, il y a tout juste quelques semaines, de leur première pièce L’amour dans une usine de poissons, deux comédiennes de La Rime du Crabe (compagnie de théâtre amateur neuchâteloise) se rencontrent avec l’irrésistible envie de se lancer dans un second projet. Très vite, elles réalisent qu’elles se posent autant de questions l’une que l’autre, sur leurs conditions de vie de femmes dans notre société de consommation.

Si leur premier réflexe est de faire des recherches de textes de théâtre, elles abandonnent vite l’idée, ne trouvant rien qui corresponde à ce qu’elles vivent, à ce qu’elles veulent dire, à ce qui les touchent,… Mais heureusement, il y a ces 8 petites (mais seulement en taille!) revues de 21cm sur 14,5cm, stockées sur l’étagère d’une bibliothèque de l’une d’elle. Ah, George, aucune des deux comédiennes n’auraient imaginé que tu sois le point de départ d’un intense travail de création collective. Et pourtant, c’est bien ce qui s’est passé tout naturellement: tes contenus, ton énergie, ta tonalité, ton humour et ton sérieux à la fois les a re-séduites!
Petit à petit, la création collective Qu’on la coupe en tranches prend forme. Elle s’inspire et s’articule comme un patchwork de divers matériaux: extraits littéraires, textes dramatiques, articles de presse, reportages audio et télévisuels, musiques, témoignages personnels (mais on ne vous dira pas quoi!). Certains thèmes sont également développés par l’improvisation théâtrale et musicale permettant d’étoffer le texte ainsi que de construire les liens entre les sujets.
Qu’on la coupe en tranches c’est donc aussi un peu de chaque personne ayant travaillé sur la création… C’est un peu de tout, partout, un grand «bordel» qu’on vous invite vivement à aller voir au Théâtre de la Poudrière du 11 au 14 juin prochain.

Mais Qu’on la coupe en tranches c’est quoi?
Pourquoi une jeune fille qui rêve de devenir bûcheronne, une mère au foyer absorbée par ses enfants et une ancienne pute révoltée par le mariage se rencontrent-elles? Et que peuvent-elles bien vivre ensemble?

Qu’on la coupe en tranches montre les parcours de trois femmes différentes et leur irrésistible désir de raconter une partie de leur existence, leurs questionnements, leurs doutes, leurs coups de gueules. A travers leurs mots mais aussi leurs silences et leurs corps, elles viennent susciter la réflexion chez les hommes et les femmes sur l’authenticité de nos attitudes: Quel regard je me porte? Quel regard portent les autres sur moi, les personnes du même sexe et de l’autre sexe? Comment ces regards m’influencent-ils au quotidien et dans ma vie? A quel point suis-je moi-même? A quels critères chaque sexe doit-il répondre pour être reconnu en tant que femme ou en tant qu’homme? Suis-je toujours considérée comme une femme si j’ose mettre en avant ma virilité ? Suis-je toujours considéré comme un homme si j’ose mettre en avant ma féminité? Mais au fond c’est quoi la féminité? C’est quoi la masculinité?

Les trois femmes sont accompagnées parfois soutenues voire dérangées ou heurtées par la présence d’un guitariste pouvant autant se montrer viril et fort que doux et fragile. C’est sûr, cet homme n’est pas qu’un instrument (de musique!), sans lui plus rien ne serait pareil.

Cette création collective s’intéresse au fait que la société de consommation nous dicte les comportements que chaque sexe doit adopter, dans un but certain de profit financier.

D’autre part, la future bûcheronne, la maman et la pute que vous allez rencontrer questionnent les clichés imposés aux deux sexes et comment chacun(e) les alimentent par ses attitudes et ses jugements. Finalement ne sommes nous pas tou(te)s, parfois dans les plus petits actes du quotidien, responsables de comment nous définissons les hommes et les femmes et de la place que nous laissons à chacun(e) d’eux/elles?

Qu’on la coupe en tranches vient susciter la réflexion chez le public et non imposer une opinion. N’y voyez donc pas là une tentative moralisatrice, mais bien le questionnement de cinq femmes et d’un homme sur leur existence, leur devoir de mère et de père, de séductrices et séducteurs, leurs rapports au corps et leurs envies quelques fois de dépasser les bornes, de tout envoyer valser pour reconstruire différemment, ou pas!

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