sur le vif

La sélection George du LUFF!


John Waters: A Divine Encounter
Rétrospective
Female Trouble

JE 18.10.12, 20H30, Paderewski

La vie de Dawn Davenport: de l’ado caractérielle vomissant des caprices monstrueux à la mère de famille haineuse, elle n’est pas loin de surpasser l’épouvantable Lady Divine de «Pink Flamingos» en terme d’actes crapuleux. En montrant le parcours hystérique de son personnage, Waters exprime ses pensées à propos des dérives des égos hypertrophiés visant popularité et reconnaissance au travers de la beauté et de la mode, tout en grossissant le trait de la manière la plus démente possible. Une démarche évidemment plus d’actualité aujourd’hui qu’en 1974.

Réalisation: John Waters / 1974 / États-Unis / 35 mm / Couleur / Version originale anglaise sous-titrée français / 92 min

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John Waters: A Divine Encounter
Carte Blanche
Fuego

SA 20.10.12, 22H30, Paderewski
(En présence de John Waters)

Le feu de «Fuego» se consume dans le corps voluptueux de la délurée Laura (Isabel Sarli), arrogante et pulpeuse brunette bisexuelle qui fait perdre la tête à ce pauvre Carlos incarné par le réalisateur, lui-même compagnon de Madame à la ville. Surnommé «le Russ Meyer argentin», ce pionnier de l’érotisme local n’a jamais perdu une occasion pour mettre en scène son épouse dans le plus simple appareil, ou pour la faire déambuler avec nonchalance dans des robes extravagantes, qui inspirèrent Waters dans sa façon de filmer les déhanchements de Divine dans ses propres films.

Réalisation: Armando Bo / 1969 / Argentine / 35 mm / Couleur / Version anglaise / 90 min

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Anarchy in Marxlands: Censorship in Soviet Satellites
Daisies

VE 19.10.12, 20H00, Cinématographe

Réalisatrice phare de la Nouvelle Vague tchèque dans les années soixante, Věra Chytilová profite d’un mouvement général de libéralisation en Tchécoslovaquie pour oser expérimentations visuelles et innovations narratives. Féministe reconnue, sa révolte contre toutes formes de domination se reflète dans son expression artistique libre de conventions représentatives. Elle réalise «Daisies» en 1966 qui engendre beaucoup de discussions au sein des instances officielles pour sa complexité avant-gardiste, son propos nihiliste et ses scènes de gaspillage jugées scandaleuses. En effet, elle critique une forme de complaisance et de déshumanisation de la société matérialiste tout en prônant sa destruction. Cela dit, le film est officiellement condamné en 1967 après sa sélection dans un festival d’Europe de l’Ouest, mais n’empêche pas la réalisation de «The Fruit of the Paradise» (1970) juste avant la réponse soviétique répressive au Printemps de Prague, qui signifiera aussi la fin de la Nouvelle Vague tchèque.

Sedmikrásky (Les petites marguerites) / Réalisation: Věra Chytilová / 1966 / Tchécoslovaquie / 35 mm /

Couleur / Version originale tchèque sous-titrée français / 74 min

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Music in films / Documentaries
Short documentaries

JE 18.10.12, 18H30, Le Romandie

VE 19.10.12, 20H00, Le Romandie

Like Rats Leaving a Sinking Ship

Le vagabondage réflexif et personnel d’un jeune transgenre à travers les diagnistics psycho-physiologiques accompagnant sa métamorphose et sa propre vision de sa construction identitaire par l’intermédiaire de ses souvenirs.

Réalisation: Vika Kirchenbauer / 2012 / Allemagne / 18 mm / Couleur / 24 min

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Musique
Les sexes et les sons

Victor Marzouk & Hélène Barrier & Déborah Degouts (MA/FR)

JE 18.10.12, 0H00, Salle des Fêtes du Casino de Montbenon

Corps queer, corpus blanc; qu’est-ce qui fait se mouvoir ces deux êtres si ce n’est l’envie spasmodico-ludique de déjouer les pièges d’un corps attendu. Des excroissances textiles, des renflements érogènes, des sexes inattendus à palper surgissent, des creux se provoquent. Bulles charnues, poils tactiles, tatouages esquissés comme on parcourt le mur des toilettes, sans oublier des paillettes et des plumes. Entre les touffes et les os, c’est le mariage improbable des codes de la représentation queer et postporn et l’incarnation organique d’une danse macabre.

Événement: égérie underground parisienne, rockeuse post politique et chanteuse populaire, Deborah Degouts s’est décidée à quitter les ordres pour accompagner en solo la performance de Marzouk et Barrier.

www.packingpasqueer.com
www.facebook.com/victor.lemaure
www.iconoklastes.com
www.facebook.com/helene.barrier
www.myspace.com/ladeborahdegouts

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Rocky Noise Picture show night

Maja S.K. Ratkje & Ikue Mori (NO/US)

VE 19.10.12, 23H30, Salle des Fêtes du Casino de Montbenon

Ce projet très attendu rassemble sur une même scène deux forces majeures de la musique électronique expérimentale, mais aussi deux contextes, deux générations et deux pratiques différentes. Arrivée à New York en 1977, Ikue Mori fit perdre à la batterie rock son centre de gravité et forma le légendaire groupe No Wave DNA avec Arto Lindsay et Tim Wright. Dès la dissolution du groupe, Mori fut l’une des pionnières de l’usage des technologies numériques en musique improvisée au sein de multiples formations, avec John Zorn, Mike Patton, Tom Cora, ou Kim Gordon (cf. concert suivant). La Norvégienne Maja S. K. Ratkje est quant à elle, l’une des figures de proue du monde de la noise music; en solo avec sa voix «toujours au-delà des possibilités d’un ordinateur» («R&C», n°66, p. 15), en duo avec Fe-mail ou Stephen O’Malley, avec son groupe anarcha-féministe SPUNK , ou en mégagroupe avec Jazzkammer!

www.ikuemori.com

ratkje.no

Body/Head: Kim Gordon & Bill Nace (Ultra Eczema / US)

VE 19.10.12, 0H30, Salle des Fêtes du Casino de Montbenon

Sonic Youth est mort… libérant des envies de projets plus personnels. C’est le cas de la grande Kim Gordon, qui mène depuis peu son nouveau projet Body/Head avec le guitariste free-noise Bill Nace. Le LUFF ne pouvait décemment pas passer à côté de l’occasion, même sans savoir grand chose de l’affaire (improvisation, influences pinkfloydiennes période Syd Barrett et… l’oeuvre de Catherine Breillat, selon ce que l’on en sait). À découvrir en vrai.

www.sonicyouth.com/dotsonics/kim
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Blectum From Blechdom (Tigerbeat6 /US)

VE 19.10.12, 1H30, Salle des Fêtes du Casino de Montbenon

Le collectif d’art Kevin Blechdom et Blevin Blectum d’Oakland en Californie exécute des performances extrêmement rigoureuses et intellectuellement exigeantes. Elles n’ont jamais répété deux fois la même phrase tout au long de leur quarante ans de carrière. Elles excellent à expliquer leurs concepts artistiques à l’usage des gens trop simples pour comprendre leur musique par eux-mêmes. Elles sont tout simplement le groupe idéal pour un festival comme le LUFF.

shplargh.com
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Workshops: transmission de savoir-(dé)faire

Workshop «GENDER does LUFF», donné par Victor Marzouk (FR/MA)

JE 18.10.12, 13H–18H
VE 19.10.12, 13H–18H
SA 20.10.12, 13H–18H (à confirmer)
(Attention, workshop sur 3 jours)
À la Datcha.

Assisté par Yaël Maïm

À chaque festival ses traditions; et le LUFF n’en manque pas. Sauce tomate ou tronçonneuse à la main, mais surtout sexe et transgression, transgression et sexe: un couple un peu opaque et essoufflé dans l’enceinte des tabous VIP. Il est temps de tailler une niche en suspension d’où décortiquer, dépecer, bref passer au crible le programme du festival. Pendant trois jours, Victor Marzouk –performeur-vidéaste-king-franco-arabe– guidera un groupuscule d’exploratrixeurs dans les entrailles du LUFF pour traquer, surprendre et s’emparer des reproductions de normes sociales de genre présentes dans une scène culturelle, une affiche de film et dans nos gestes de spectatriceursx. Assisté d’Hélène Barrier, danseuse butoh et plasticienne; c’est par la peau qu’elle fera rentrer la métaphysique dans les esprits, comme le préconisait Antonin Artaud.

(Maximum 10 participant-e-s)

www.packingpasqueer.com
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L’OFF (LUFF OFF)

Agnès Giard

SA 20.10.12, 15H–17H30 / À la librairie HumuS

Dédicace à l’occasion de la parution de son dernier livre «Les histoires d’amour au Japon»

À l’occasion de la parution de son dernier livre «Les histoires d’amour au Japon». Agnès Giard décrypte la société japonaise par le biais de son rapport au corps et au sexe, une approche érudite et non conformiste. Elle est aussi l’auteure du blog «Les 400 culs» sur le site de Libération.

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